Une journée musicale au cœur de l’été,
À proximité, le cours d’eau chante son clapotis, très doux. Un son s’élève à droite, puis un autre lui répond à gauche. Chants d’oiseaux inconnus ou note contre note ? L’espace d’un instant nous voilà dans une forêt lointaine, étrange. Étrange, une note puis une autre encore, à droite, à gauche. Le bruit du feuillage s’agite, l’eau se fait entendre plus forte, les notes s’enroulent les unes aux autres. Captivés, nous sommes. Quelques musiciens jouent et nous emmènent dans une contrée lointaine, celle magique d’un imaginaire poétique. Autour du lavoir de Loubeau, au bord de la Béronne, la musique nous appelle. Patrick Ingueneau et ses musiciens nous embarquent dans cette balade. Dans le lavoir, le trombone fait des bulles, la chanson douce nous invite à réfléchir sur la vie, celle que nous menons, entre vrai et beau. Cette douce chaleur estivale, les pieds dans l’eau, donne une senteur de liberté, de vagabondage. Cet instant magique d’une musique mise en scène autour du lavoir de Loubeau était au cœur d’une flânerie botanique : la balade avec Pierre Jozelon, poète-jardinier. Avec les marronniers, peupliers, libellules, mare, hêtres, tilleuls, rosiers, senteurs, chaque mot donné par un visiteur donnait lieu à une explication botanique passionnante de Pierre Jozelon. Cette flânerie botanico-jazzique sur le Chemin de la Découverte à Melle s’est faite dans le cadre du festival Boulevard du jazz à Melle ce samedi 23 juillet 2016 de 15 à 18 heures.
À 20h30, quelques heures plus tard, quelques kilomètres plus loin, Celles sur Belle. Dans l’église Abbatiale, ArtenetrA ouvrait son festival avec un concert-spectacle autour du Requiem de Mozart, dirigé par Fabrice Gregorutti, chœur et orchestre du festival, Michel Lethiec clarinette, avec la participation de Marie-Christine Barrault en lectrice des lettres écrites par Mozart. Moment émotion s’il en est, cet espace-temps s’est arrêté sur les notes du compositeur. Aux musiciens, aux voix des choristes, à la lecture, de nous transporter dans cet espace. Entre force et spiritualité, ampleur et douceur, émotion et délicatesse, vrai et beau, ce concert fut un vrai moment pour l’âme et le cœur de l’Homme. Dernière note, instant précis où la note vous pénètre, vous habite et disparaît sous un tonnerre d’applaudissements, vous laissant dans l’éphèmérité du moment, fixée à jamais dans votre âme, ce je ne sais quoi pour se sentir vivant.
Tous ces beaux moments se sont déroulés, entre 15 et 23 h, entre Celles-sur-Belle et Melle, entre chaleur et douceur estivale d’un après-midi d’été.
Jusqu’au 5 août, le festival ArtenetrA se poursuit avec sa belle programmation.
©Carole Augay-Rallet
Le jardin de l'art 